À propos

Voilà quelques années, j’ai décidé de travailler le bois de palette et de rendre toute sa noblesse à ce “vilain petit canard”. 

Au début de ma carrière, rien ne laissait présager que je travaillerai un jour dans l’artisanat du bois. J’ai toujours été passionné, mais dans ma jeunesse, j’étais plutôt branché sport de glisse. Je travaillais alors en saisons, j’allais donc l’hiver à la montagne et l’été sur la côte, je profitais un maximum: snow, surf et skate ! C’est en tant que cuisinier durant toutes ces années, que j’ai appris l’importance de la rigueur lorsque l’on travaille un produit noble.

J’ai ensuite eu ma fille, et naturellement, la cuisine est devenue une contrainte dans ma vie personnelle et de famille. Avec ma compagne de l’époque, nous avons décidé d’ouvrir une “basquerie” en Bretagne. On y proposait des plats locaux basques et surtout on était nos propre patrons. C’est durant cette période, et grâce au temps passé avec ma fille, qu’ est né un goût prononcé pour l’aquarelle et le dessin. J’étais fasciné par l’effet que me faisaient les nuances de couleurs qui s’étalent comme une flaque d’eau. J’étais captivé par ces dégradés vaporeux. Cette sensibilité pour la dilution m’est toujours restée.

Puis il y a eu la séparation, je suis rentré sur la côte basque, mais je voulais laisser complètement derrière moi la cuisine. J’avais besoin d’un renouveau. Heureusement pour moi, un ami m’a proposé de faire une saison avec lui. Le travail consistait à retoucher au pinceau des photos argentiques. L’idée m’a séduite, on y retrouvait ce travail minutieux, du pinceau, à jouer sur le grain d’une photo à partir d’une palette de gris. J’ai également compris que je pouvais encore me révéler, autrement que par la cuisine. J’ai poursuivi quelques temps avec lui, au même moment, j’entrais en phase d’introspection, de réflexion sur moi-même quant à mon avenir professionnel. 

A cette époque, je me souviens que nous avions un lieu commun, une cabane, avec d’autres amis artistes. On passait notre temps ensemble, moi, je retravaillais encore les photos, et l’envie m’a pris de jouer le gars de la rue. Je voulais aménager la terrasse de la cabane et j’ai récupéré, pour ne pas dire piquer, de vieilles palettes à Conforama. J’ai aménagé mon premier comptoir et ça m’a vraiment plu.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais vraiment envie de fabriquer à partir de ce bois de palette. En le regardant, je lisais le parcours fou de ce matériau, de sa conception pour le transport de marchandises, jusqu’à son abandon dans les rues, à mourir sous la pluie. Je comprenais l’impact positif sur l’environnement dans le recyclage de la palette.

J’ai commencé par fabriquer des sapins de noël en bois, durant les fêtes. Grâce à mes connaissances cuisiniers, j’ai pu déposer mes sapins dans des restaurants. Le deal était “ dès que tu le vends, j’en ramène un autre le lendemain au restaurant”. De fil en aiguille j’ai vendu pour 600 € de sapin en palettes et j’ai pu investir dans du matériel un peu plus sophistiqué pour le travail du bois. La machine était lancée.

Ensuite, encore par le biais d’un ami, j’ai intégré l’atelier d’un ancien ébéniste, à Baigorry. J’ai commencé à travailler alors que le propriétaire avait un regard très critique sur mon travail de seconde main. Sa femme, en revanche, passait souvent et me regardait fabriquer mes premiers fauteuils, tables basses, lampes… Elle a dû convaincre son mari que mon travail était intéressant, car il est finalement venu observer plus précisément mon travail et à reconnu que “c’était pas mal quand même !”.

J’ai, plus tard, trouvé un atelier à Anglet, “l’Original”, je le partageais avec Dave Bayonne, ébéniste de métier. Notre amitié est née autour du travail du bois, et de ses précieux conseils de professionnel. Il m’a beaucoup appris, alors que j’avais jusqu’ici, toujours été autodidacte, à étudier le métier par mes propres moyens en surfant sur le net, etc. Je suis resté dans cet atelier durant 2-3 ans.

J’ai poursuivi mon travail du bois dans la décoration avec la création de tableaux sur fond de palette, que j’accrochais, là encore, dans des restaurants. Puis j’ai créé une page Facebook pour être un peu plus visible au niveau local.

Aujourd’hui, je suis posté dans la zone de la forêt du Lazaret, à Anglet, toujours entouré d’ artisans passionnés. Je reçois dans mon show-room des particuliers ou des professionnels et j’aménage tout type d’espaces: de la chambre d’hôtel (par exemple l’hôtel des frères Ibarbours) au décor de restaurants (par exemple le Sushi Wave) en passant par les décorations d’intérieurs incroyables (par exemple, chez Axel, la cave à vin).

Interview Radio France Bleu

Les Frères IBARBOURE

M comme Maison – C8

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